
« J’assure la liaison entre les LPs et l’équipe d’investissement, négocie les conditions de co-investissement et structure le véhicule dédié », Antoine Bouvatier, Abenex
Souvent issus de cabinets d’avocats d’affaires, les directeurs juridiques accompagnent les gérants du non coté dans la structuration des fonds et la vie de la société de gestion, tout en veillant aux risques réglementaires et juridiques en lien avec les spécialistes de la conformité.
Dans la famille de plus en plus vaste du back office, je demande le DJ. Point de référence aux rois et reines des platines ici, mais plutôt aux spécialistes des Codes et règlements en tous genres. Directeurs et directrices juridiques sont en effet de plus en plus nombreux à exercer au sein de sociétés de gestion. « Lorsque j’ai intégré Abenex il y a 18 ans, peu de sociétés de gestion bénéficiaient d’un directeur juridique, relate Antoine Bouvatier. Abenex faisait figure d’exception avec deux profils juridiques. Elle suivait en ce sens la culture de sa maison mère de l’époque, ABN Amro, les groupes bancaires ayant par nature des départements juridiques assez développés. »
Désormais, la fonction est plus courante, même si elle ne s’est pas encore pleinement généralisée. « Une direction juridique constitue un centre de coûts pour une société de gestion, poursuit l’ancien avocat de Latham & Watkins. Lorsque l’équipe est resserrée, les GPs privilégient les recrutements d’investisseurs ; les fonctions de back office pouvant, quant à elles, être facilement externalisées. » Beaucoup de fonds small cap ou de venture n’ont ainsi pas de ressource en interne et s’appuient entièrement sur des cabinets d’avocats. « Il faut toutefois toujours un responsable pour approuver et signer les contrats, relève le directeur juridique de Capza Pierre-Charles Kaladji. En l’absence de directeur juridique, c’est souvent le directeur financier qui assume ce rôle. »
Mais la hausse des montants sous gestion, doublée parfois d’une multiplication des stratégies, et donc des véhicules d’investissement, rend l’externalisation totale plus difficile à tenir sur le long terme. À ces facteurs internes viennent s’ajouter la croissance constante des réglementations applicables au secteur du capital-investissement et la forte complexification de la vie des affaires ; deux éléments qui, là encore, encouragent les investisseurs financiers à accueillir des juristes en leur sein. « Quand j’ai démarré mon activité, un contrat M&A contenait une vingtaine de pages en moyenne, se souvient Antoine Bouvatier. Les documents font souvent plus de 80 pages aujourd’hui, sans compter les centaines de pages d’annexes. »



