
L’ancienne Financière CEP, rebaptisée Kereis en 2021, devrait démarrer d’ici peu son quatrième LBO. Tout en guettant la possible reprise du marché immobilier, ce courtier garde encore un potentiel de croissance à exploiter grâce à l’essor des nouveaux canaux de distribution et des métiers complémentaires développés sous l’égide de Bridgepoint.
Kereis occupe manifestement une place de choix dans le deal flow français et européen des GPs anglo-saxons. Dans quelques semaines, le groupe devrait entamer son quatrième LBO (cette opération reste conditionnée à l’obtention des autorisations réglementaires, NDLR), sous l’égide d’Advent International, après avoir prospéré au cours des 14 dernières années dans le giron de JC Flowers et de Bridgepoint. Avec celui-ci, le courtier a non seulement presque doublé de taille – son chiffre d’affaires est passé de 242 à près de 430 millions d’euros attendus cette année –, fait évoluer sa marque – la Financière CEP est devenue Kereis en 2021 –, mais aussi franchi sans trop d’encombres les conséquences de la crise sanitaire – l’acquisition a été signée pendant le premier confinement et finalisée en juin 2020 – et largement entamé sa diversification au-delà de son métier historique du courtage d’assurances emprunteurs.
Digitalisation
Ce mouvement s’est accompagné d’un recentrage sur les canaux de distribution B2B à travers la cession, menée à bien en 2022, de sa filiale Empruntis, spécialisée dans le courtage en crédit immobilier : elle a été rapprochée du groupe Mentor, dont Bridgepoint est aussi devenu actionnaire à ce moment-là. « En tant que courtier, nous ne portons pas les risques couverts par les assurances que nous distribuons. Mais, pour bien appréhender les possibilités de développement de notre business, une compréhension bilantielle et de la valeur de notre portefeuille est nécessaire. Bridgepoint a cette expertise et, en 2019, a remarqué que les entrées de nouveaux contrats emprunteurs étaient plus importantes que les sorties, ce qui était un gage fort de croissance future, remet en perspective Philippe Gravier, recruté quelques mois auparavant comme président du groupe. C’est donc sur cette base que nous avons pu établir un plan de développement en trois axes : la relance commerciale de nos métiers historiques de courtage d’assurances emprunteurs, l’élargissement de nos produits vers la prévoyance, la santé et le dommage (IARD), et l’extension de nos canaux de distribution pour aller vers davantage de proximité afin de capter une nouvelle clientèle de PME. »