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D.R.

Les acteurs de la gestion des déchets sont à l’honneur. Alors que vient de se tenir à Lyon, du 7 au 10 octobre, le salon Pollutec, cette grand-messe internationale qui réunit les professionnels de l’environnement, l’organisation, à la fin de novembre, de l’édition 2025 de la Semaine européenne de la réduction des déchets (SERD) sera l’occasion de promouvoir les bonnes pratiques en matière de consommation durable – avec un focus cette année sur les déchets d’équipements électriques et électroniques (dits D3E), dont moins d’un quart seraient officiellement collectés et recyclés – et de mettre en avant certaines entreprises qui y concourent. Un coup de projecteur loin d’être superflu à l’aune du fort morcellement de l’industrie des déchets, qui s’imbrique qui plus est dans l’écosystème encore plus fragmenté de l’économie circulaire.

« Même s’il n’y a pas de liste officielle, cette dernière peut être classée en six grands secteurs, dont plusieurs sont directement liés aux déchets, explique Erwan Harscoet, associé chargé de l’économie circulaire chez Deloitte France, à savoir la valorisation “matière” des déchets (collecte, recyclage, compostage), le réemploi et la réutilisation, la réparation, l’éco-conception, l’économie de la fonctionnalité et la consommation responsable (distribution en vrac, circuit court…). » Six segments qui peuvent ensuite se subdiviser en… une quarantaine de sous-secteurs, offrant ainsi aux investisseurs un très grand nombre d’opportunités. « Nous faisons face à une très grande variété d’entreprises, dont certaines valorisent les déchets avec peu, voire pas, de technologie et de R&D, tandis que d’autres, à l’inverse, innovent énormément », observe Marc Romano, responsable du capital­-investissement à impact chez Mirova, dont le fonds de 210 millions d’euros cible des entreprises tech en séries B et C.

Des solutions très locales

Dans les faits, les approches retenues par les GPs dans ce domaine sont souvent très globales, comme le constate Erwan Harscoet : « Parmi les fonds, il n’existe aujourd’hui pas vraiment de pures players », la gestion des déchets étant généralement traitée dans le cadre plus global de la transition environnementale/écologique, de l’économie circulaire ou de l’impact. Et pour cause : les dossiers susceptibles de drainer les liquidités de la plupart des fonds ne sont, in fine, pas légion. C’est le cas notamment sur le segment le plus mature de la collecte et du recyclage traditionnel, sur lequel quelques opérations de buyout ont certes été réalisées récemment, à l’instar du LBO de Hubency (B & Capital) et du MBO de Mansio (Yotta Capital Partners).

Mais ses spécificités structurelles tendent à limiter les marques d’intérêt. « Dans le domaine du traitement des déchets, les entreprises ont très souvent un périmètre local », indique Xavier Thauron, directeur de l’investissement chez Phitrust, qui détient plusieurs participations dans ce secteur. Sur un plan social, cette situation est assez vertueuse. « Plutôt que d’embaucher pour ce faire, les géants du traitement des déchets (Suez, Veolia, Paprec…) préfèrent récupérer les matières déjà collectées, ce qui soutient l’activité de nombreux acteurs régionaux, dont la mission est aussi d’insérer des personnes éloignées de l’emploi », poursuit Xavier Thauron. Sur un plan économique, en revanche, le compte n’y est généralement pas. « De dimension locale, beaucoup de solutions n’ont pas vocation à passer à l’échelle », fait en effet remarquer Marc Romano, chez Mirova. Même son de cloche chez Asterion Ventures : le VC est notamment présent au capital de la start-up Circul’Egg, spécialisée dans la transformation des coquilles d’œufs en poudre de carbonate de calcium et de membrane coquillière, utilisée dans l’alimentation animale, le BTP et la nutraceutique. « Au sein de cet espace du tri et de la valorisation des déchets, le modèle n’est pas ultra scalable, pointe son associate Étienne Duriez. La réalité, c’est que l’essentiel du flux est géré par quelques grands opérateurs – Suez, Veolia, Paprec en France, leurs équivalents en Allemagne, au Royaume-Uni, etc. – qui tiennent le marché et qui avancent lentement dans l’intégration des innovations. Pour une start-up, cela crée une dépendance forte : décrocher un contrat avec une major peut tout changer, mais cela veut aussi dire que la vitesse d’adoption et de déploiement n’est pas entièrement entre ses mains. »

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