
« Après trois millésimes et dix ans d’existence, nous devenons “mainstream“ et sommes de plus en plus sollicités dans un contexte plutôt favorable à notre stratégie centrée sur des infrastructure core/core+ »
Né outre-Manche, l’investisseur en infrastructures Arjun IP s’est offert pour ses 10 ans une implantation en Europe continentale, à Paris. Il affiche ainsi son ambition d’accélérer le déploiement de sa stratégie core/core+ et de renforcer ses positions auprès des institutionnels de ce côté du Channel
Arjun Infrastructure Partners a choisi Paris pour y installer la base arrière d’où il s’est lancé à la conquête de l’Europe. Bien déterminé à accroître son empreinte sur le continent après dix ans de croissance pilotée exclusivement depuis son siège londonien, il a redéployé quatre personnes en France en septembre 2024 sous la houlette de son associé cofondateur François Bornens. Celui-ci est arrivé accompagné du partner Thomas Laverty, de la principal Roxane Parfond et du director David Schad. Ce dernier a rejoint l’équipe de relations investisseurs de la société de gestion en 2024. « Nous espérons accueillir prochainement nos premiers investisseurs français et, concernant les autres pays d’Europe, nous avons de grandes ambitions en Allemagne, dans les pays scandinaves où nous sommes déjà bien implantés, ainsi qu’en Suisse », pose François Bornens, pour l’heure installé avec son petit commando dans un espace de coworking parisien.
Deux ans après avoir mené à bien ses deux premiers investissements dans l’Hexagone, rendus publics à quelques semaines d’intervalle, il s’apprête d’ailleurs à en annoncer un troisième. En effet, Arjun va entrer au capital de l’exploitant de data centers Data4 aux côtés de Brookfield Investment Managers. Cette participation sera sa première dans ce secteur, l’équipe d’investissement considérant ce marché comme encore jeune et, jusqu’à récemment, trop greenfield. Elle sera aussi l’une des deux premières de son troisième vintage en cours de levée et dont la taille cible n’a pas été communiquée à ce stade. « Nos portefeuilles sont généralement assez concentrés, autour d’une dizaine de lignes. Il en sera de même pour notre nouveau vintage, dont nous démarrons le déploiement. Après trois millésimes et dix ans d’existence, nous devenons “mainstream” et sommes de plus en plus sollicités dans un contexte plutôt favorable à notre stratégie centrée sur des infrastructure core/core+. Les défis récents – inflation, Covid, hausse des taux d’intérêt – en ont prouvé la résilience et la performance dans le midmarket européen, se félicite François Bornens. Nous avons aujourd’hui un objectif de rendement à deux chiffres, de l’ordre de 10 à 13 %, pour une prise de risque limitée par rapport à des stratégies plus “value add”. Nous privilégions des actifs opérationnels dont nous pouvons financer le développement, par exemple dans le domaine de la production d’énergie renouvelable, mais dans des proportions limitées. »