Question 1

Satgana finance la décarbonation en Europe et en Afrique

Accepted Answer

« En sanskrit, “Satgana“ veut dire “bonne entreprise“. C’est ce que nous essayons d’être en maximisant notre impact positif sur l’environnement et le monde. » Entrepreneur, fondateur d’un petit fonds en Afrique du Sud, Romain Diaz a souhaité matérialiser sa prise de conscience écologique en lançant sa société de capital-risque spécialisée en climate tech Satgana. Ses premières réflexions datent de 2018, la création du printemps 2020 et le démarrage de la levée, d’octobre 2021. Un an plus tard, il a un premier closing à son actif – le montant n’est pas rendu public, mais il permet à l’équipe de se projeter sur une quinzaine d’opérations sur une taille cible de portefeuille de 30 lignes – et poursuit sa collecte avec pour cible 30 millions d’euros.

Pré-amorçage
« Pour l’heure, nos souscripteurs sont exclusivement des family offices, des entrepreneurs et des particuliers. Nous commençons à échanger avec des institutionnels pour la deuxième phase de la levée, précise Romain Diaz. Par ailleurs, nous avons démarré notre déploiement : trois investissements ont été finalisés et deux autres le seront prochainement, sachant que nous allouons 70 % du fonds à des start-up européennes et 30 % à l’Afrique. Nous couvrirons plus particulièrement l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Afrique du Sud et le Kenya, car ce sont les écosystèmes que nous connaissons le mieux et dans lesquels nous avons identifié les opportunités de business les plus porteuses. »
Satgana prend des participations en pré-amorçage dans des start-up impliquées dans la décarbonation de l’économie et dont la croissance de l’activité est étroitement corrélée à leur impact. Ses premiers deals l’ont amené dans les domaines des protéines alternatives, de la détection de fuites de méthane par satellite et dans la mobilité électrique. « Notre ticket initial se situe entre 250 000 et 300 000 euros en moyenne. Nous avons vocation à réinvestir lors des tours d’amorçage avec la possibilité d’investir au global jusqu’à 1 million d’euros par ligne. Pour les levées suivantes, nous transférerons nos droits de préemption à nos LPs », indique Romain Diaz. Cinq autres personnes gèrent Satgana, entourées par une quarantaine d’advisors et autres experts thématiques.

Question 2

Smalt Capital investit le marché des ENR

Accepted Answer

Smalt Capital pose les bases d’un nouveau pôle d’expertise et d’investissement dédié aux infrastructures de production d’énergie renouvelable. La société de gestion de la Côte d’Azur lève actuellement son premier fonds Smalt ENR de dette obligataire destiné à financer les phases de développement des projets. « Ces périodes qui précèdent la construction des infrastructures sont généralement assez longues, entre quatre et six ans, et nécessitent une forte immobilisation de capex. Leur coût est estimé à environ 10 % des capex globaux. Historiquement, les développeurs faisaient appel à des fonds d’equity pour les financer ; aujourd’hui, ils sont plus réticents à se diluer et à perdre une partie de leur indépendance, au risque de devoir limiter leur rythme de développement. L’instrument obligataire est donc particulièrement adapté, surtout que beaucoup de développeurs qui se sont lancés ces dernières années sont issus de producteurs établis et ont donc à la fois l’expérience et la connaissance des process de développement de projets ENR. En outre, nous financerons des portefeuilles de projets de plusieurs dizaines de mégawatts et nous focaliserons sur les technologies matures de l’éolien, du solaire, de l’hydroélectricité et de la méthanisation », explique Maxime Hannedouche, lui-même ancien de Neoen, arrivé chez Smalt Capital en avril 2021 pour porter cette nouvelle stratégie. Il sera rejoint le 1er janvier 2023 par Amaury Schoenauer, jusqu’à présent directeur des financements structurés de la Caisse d’Épargne Provence Alpes Corse.

Financement du développement
Celle-ci est l’actionnaire de contrôle de la société de gestion et fait partie des premiers souscripteurs de son fonds ENR, suivie par deux autres banques régionales, Banque Populaire Méditerranée et Caisse d’Épargne Côte d’Azur. À eux trois, ces établissements ont apporté environ 20 millions d’euros à Smalt qui s’est fixé un objectif de 100 millions pour ce first time fund. Tout en conservant son ADN régional, le fonds aura la possibilité d’investir partout en France. « Nos tickets se situeront entre 2 et 10 millions d’euros et nous visons 7 à 8 lignes pour ce premier portefeuille, complète Maxime Hannedouche. Si le cœur de notre stratégie consiste à financer le développement des projets – les trois premiers deals dans ce domaine devraient être bouclés entre janvier et février 2023 –, nous avons aussi la possibilité d’intervenir sous forme de bridges de dette senior ou mezzanine en phase de construction. Le tout premier investissement du fonds, avec le développeur Soleil du Sud, entre dans cette catégorie. » Par ailleurs, des recrutements sont en cours pour étoffer l’équipe et faire de Smalt ENR un vrai relais de croissance pour la société de gestion marseillaise.

Conseils structuration de fonds : Racine (Rima Maitrehenry, Stein Mpassi Loufouma)

Question 3

Le secteur de la construction opère sa mue « bas carbone »

Accepted Answer

1,6 Md$ ont été levés par des start-up spécialisées dans les matériaux préfabriqués (x2,5 en un an)

183 M$ ont été investis dans des logiciels de design innovants (x2,4 en un an)

376 M$ ont financé des solutions de ciment bas carbone (x1,5 en un an)

86 M$ ont été alloués à des systèmes d’achats « verts » (x0,6 en un an)

6,5 Md$ sont prévus par l’Inflation Reduction Act américain pour soutenir des fabricants de matériaux bas carbone

D’une mégatendance à l’autre, la décarbonation du secteur de la construction est rendue d’autant plus nécessaire que la croissance démographique et l’urbanisation vont se poursuivre au cours des prochaines années. En effet, tous ces nouveaux habitants devront bien être logés, faire leurs courses ou encore scolariser leurs enfants, ce qui devrait se traduire par une nette augmentation de la surface construite à l’horizon de 2050. Or, le bâti de manière générale représente une source non négligeable d’émissions de gaz à effet de serre, estimées à près de 40 % du total ; dans le détail, la construction elle-même en représente 11 % et l’exploitation des monuments, 28 %. À l’horizon de 2035, l’impact de ces deux pans d’activité devrait s’équilibrer à 50/50, rappelle le fonds de venture spécialisé A/O Proptech. Dès lors, la simple rénovation des bâtiments existants ne suffit plus à diminuer l’empreinte carbone du secteur et doit impérativement être amplifiée par des nouvelles constructions à faibles émissions.

2,2 Md$ investis dans la construction verte en 2022
À en croire le rapport The Future of Building in a Low Carbon World, rendu public par A/O Proptech le 22 novembre dernier, ce cercle vertueux est en train de se mettre en place sous le coup de réglementations de plus en plus sévères quant au contrôle des émissions de carbone et d’innovations technologiques toujours plus fiables et de mieux en mieux financées. Depuis 2017, plus de 200 start-up évoluant dans le secteur de la construction verte ont levé des fonds, assure le VC spécialisé. En cinq ans, plus de 4,5 milliards de dollars de capitaux y ont ainsi été alloués afin de développer des solutions favorables à la décarbonation de l’architecture, de l’ingénierie et du design, et de la construction proprement dite. Sur la seule année 2022, ce sont 2,2 milliards de dollars qui y ont été déployés.
En outre, pointe le rapport, la filière gagne en maturité, puisque la part des tours de pré-seed et amorçage a fortement diminué, passant de 80 % en 2017 à près de 40 % en 2022. En parallèle, les séries A et B ont représenté presque la moitié des levées de 2022, contre 10 % de celles de 2017, signe que des VCs de plus grande taille étaient au rendez-vous pour les financer. Le secteur de la construction recèle de nombreux débouchés pour ces investisseurs, depuis les logiciels optimisant le design ou les achats jusqu’à la fabrication de matériaux bio-sourcés en passant par les solutions de recyclage des rebuts de chantiers. Tous participent à « verdir » l’industrie en réduisant le gaspillage de matériaux, en améliorant la capacité de stockage de carbone des bâtiments…

La décarbonation, une mégatendance cruciale qui devient incontournable

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